Le Lac du Bourget

 

Plus grand lac naturel d’origine glaciaire de France (à l’exception du Léman, situé en partie en Suisse), le lac du Bourget (ou parfois localement appelé Lac Gris) fait partie des lacs post-glaciaires des Alpes. Il a été formé après la dernière Glaciation de Würm, il y a environ 19 000 ans par le retrait des grands glaciers du quaternaire.

D’une grande richesse naturelle, d’un intérêt écologique majeur, il est aussi une destination touristique importante depuis le XIXe siècle. Le volume d’eau de ce lac équivaut à la consommation annuelle d’eau potable en France.

 

 

 

Géographie

 

Données chiffrées

D’une superficie de 44,5 km2 (4 450 hectares), le lac s’étire tout en longueur dans un axe nord-sud sur 18 kilomètres, et avec une largeur comprise entre 1,6 et 3,5 kilomètres. Sa profondeur moyenne est de 85 mètres, et sa profondeur maximale de 145 mètres.

D’une altitude moyenne de 231,5 mètres, il est bordé :

à l’ouest par les derniers contreforts du Jura méridional, avec la Chaîne de l’Épine 1 482 mètres et sa Dent du Chat qui culmine à 1 390 mètres ;

à l’est par le Massif des Bauges, dont le Mont Revard (1 538 mètres), ainsi que les montagnes de Cessens, de la Chambote, de Corsuet et la colline de Tresserve.

Son bassin versant de 560 km2 est occupé par la ville thermale d’Aix-les-Bains, qui le borde sur sa rive est, et plus au sud, par la ville de Chambéry, capitale historique du duché puis du royaume de Savoie, aujourd’hui préfecture du département de la Savoie, située à une quinzaine de kilomètres. Ces deux villes forment deux agglomérations totalisant 170 000 habitants (2004).

La température moyenne de l’eau est d’environ 7 °C en janvier et de 23 °C en juillet.

 

 

Formation

 

D’après la légende, le lac serait né, comme le lac Léman et le lac d’Annecy, des pleurs d’un ange après que Dieu lui ait demandé, ainsi qu’à ses deux semblables, de quitter les Alpes du nord.

Les géologues ont une autre hypothèse : il y a 120 à 140 000 ans, un « grand lac » s’est formé après la troisième glaciation du quaternaire, appelée glaciation de Riss. Ce lac recouvrait la majeure partie du sillon alpin entre Seyssel au nord et Saint-Marcellin au sud-ouest, ainsi que la combe de Savoie jusqu’à Albertville à l’est, et la vallée du Rhône jusqu’à Yenne, à l’ouest. Il recouvrait une surface de 1 000 km2 (contre 44,5 actuellement), avait une longueur de 140 kilomètres (18) et une cote de 360 mètres (261,5).

Il y a 70 000 ans, sa dimension devint proche de la dimension actuelle, mais à une cote de 270 mètres.

Lors de la glaciation de Würm, les glaciers du Rhône et de l’Isère s’affrontèrent et creusèrent la dépression du Bourget, sur une longueur de 50 kilomètres, entre Seyssel, Yenne et Challes-les-Eaux. Cette dépression fut occupée par un nouveau lac suite à la fonte des glaciers, vers -30 000 ans.

 

 

Hydrologie

 

D’un volume de 3,6 milliards de m3 d’eau, soit l’équivalent de l’ensemble de la consommation annuelle domestique de France[1], le lac servait, jusqu’à la construction d’un barrage en 1982, de déversoir naturel pour les crues du Rhône, qui serpente par-delà les marais de Chautagne, situés au nord. Cette régulation, désormais volontaire, existe toujours et le niveau du lac varie (d’un mètre environ) selon la saison.

Le lac est principalement alimenté au sud par les eaux de la Leysse, et, à l’est, par celles du Tillet et du Sierroz. Les eaux de la Leysse mettent de sept à dix ans pour traverser le lac et arriver jusqu’au Rhône.

Avec plusieurs milliers d’habitants auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de touristes, la qualité de l’eau s’était progressivement dégradée pour aboutir dans les années 1950 à 1970 à un phénomène majeur d’eutrophisation, car le lac à l’époque était le déversoir naturel de toutes les canalisations d’égouts, avec en particulier, celles de Chambéry et d’Aix-les-Bains. Les nombreux engins à moteur de l’époque étaient aussi très polluants, crachaient leurs fumées qui se dissolvaient en partie dans les eaux et relâchaient de l’huile qui se retrouvait aussi dans le lac. Ils faisaient beaucoup de bruit et généraient une nuisance sonore dommageable aux oiseaux et aux petits mammifères. Une action de dépollution est engagée depuis le milieu des années 1970, afin de réduire l’eutrophisation du lac, l’objectif étant d’arriver aux mêmes résultats que pour le lac d’Annecy.

Des stations services de traitement d’eau ont été implantées en Savoie et notamment à Aix-les-Bains. Les rivières comme le Tillet ou encore le Sierroz ont ainsi été assainies, améliorant au passage la qualité des eaux du lac et la régénération des espèces aquatiques.

 

 

Histoire

 

Le lac du Bourget possède plusieurs exemples de “cité lacustre”, villages préhistoriques du Néolithique et de l’âge du Bronze final. Certains sont connus depuis 1856 et d’autres ont été révélés par les recherches récentes du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Ministère de la Culture). Une salle entière du Musée savoisien à Chambéry est consacrée aux artisans du lac du Bourget à l’âge du Bronze.

Durant l’antiquité romaine, le lac du Bourget était une importante voie navigable. Appelé lac de Châtillon (un château de Chautagne qui contrôle la voie navigable vers Lyon), il ne prendra la dénomination de lac du Bourget qu’au XIIIe siècle.

Dans le passé, la ville d’Aix-les-Bains fut très présente dans les sports mécaniques et ce grâce au circuit du lac d’Aix les Bains. Celui-ci était tracé au bord du lac du Bourget. Long de 2 400 mètres, il se situait autour de l’endroit où se trouve actuellement le carrefour du Lac. C’était le seul circuit automobile de Savoie. Il attirait des pilotes et des spectateurs locaux mais aussi de Suisse et d’Italie voire d’Angleterre. On peut également visiter à Aix-les-Bains des vestiges des cités lacustres du lac du Bourget en se rendant au Musée Lapidaire.

 

 

L’environnement et la nature

 

Le lac est d’un intérêt écologique majeur et constitue un élément important du patrimoine naturel français. Entre Préalpes et haute montagne, il abrite un grand nombre d’espèces de poissons et d’oiseaux, et pour certains d’entre eux, il est un havre de repos majeur dans leur couloir de migration.

Grâce à sa masse d’eau colossale d’une part, aux falaises et aux dalles calcaires de ses abords immédiats d’autre part, les conditions climatiques sont adoucies. De ce fait, il y a à certains endroits un climat presque provençal, permettant à quelques espèces végétales et animales méditerranéennes de prospérer. On peut ainsi y admirer l’érable de Montpellier, le figuier, le buis, l’érable à feuilles d’obier, le chêne pubescent et les cheveux de Vénus (petites fougères).

Encore presque à l’état sauvage à certains endroits, le lac du Bourget est un important couloir de migration et un havre pour de nombreux oiseaux. On peut rencontrer sur le lac, outre le canard colvert et la poule d’eau, le cygne tuberculé, le foulque macroule, le fuligule morillon, le blongios nain, l’avocette élégante, le harle bièvre. Les falaises autour du lac sont aussi le territoire de grands rapaces tels le milan noir, le faucon pèlerin et le hibou grand-duc.

Le 2 avril 2008, les préfets de Savoie et de Haute-Savoie ont interdit par arrêté la pêche (pour consommation et commercialisation) de l’omble chevalier (Salvelinus alpinus) dans le Lac du Bourget, en raison de taux très élevés de Polychlorobiphényles (PCB) et dioxines « supérieure aux normes réglementaires pour deux poissons issus du lac, les rendant impropres à la consommation humaine et animale » (la pêche sans consommation du poisson reste autorisée, ainsi que la baignade et les sports nautiques, car la solubilité des PCB est faible dans l’eau).

 

 

 

Réglementation

 

Des panneaux d’informations figurent sur les principaux sites : voir le schéma directeur.

Plan annexé à l’arrêté  2014-695 du 18 mai 2015
Modifié par l’arrêté 2023-0164 du 28 avril 2023

NE PLONGEZ JAMAIS SEUL

Secours : en cas d’accident, appelez

le 15, 18 ou 112.
Canal 16 Sécurité Radio VHF Marine.
Canal 9 Capitainerie port de plaisance Radio VHF Marine.
N° 04 72 11 00 31 Caisson Hyperbare, (hôpital Edouard Heriot à Lyon).
N° 08 36 68 02 73 Météo.

Extrait concernant la plongée

Article 3 : Schéma directeur

Les conditions d’utilisation du plan d’eau sont définies par les dispositions prévues par le présent règlement et ses annexes.

4.4. PLONGÉE SUBAQUATIQUE

De jour comme de nuit : les exercices de plongée sont signalés par un bateau ou par un matériel flottant assurant la sécurité des plongeurs et portant la signalisation prescrite par
l’article A. 4241-48-36 du R.G.P. (panneau ALPHA du code international des signaux).

De nuit : cette signalisation sera assurée par les feux suivants : trois feux clairs ou ordinaires superposés dont les feux supérieur et inférieur sont rouges et le feu du milieu blanc, visible de tous les côtés.

6.2. PLONGÉE SUBAQUATIQUE

La plongée subaquatique dans le lac du Bourget peut être pratiquée de jour et de nuit en respectant le balisage indiqué à l’article 4.4.
La plongée est interdite du 1er novembre au 31 décembre à la pointe de la Buffaz (appelée aussi « Pierre à bise ») et au nord du lieu-dit « La grande cale ». Ces zones seront signalées
par des panneaux à damier rouge et blanc apposés sur la berge.
Toute plongée individuelle est interdite.
Il est interdit de plonger à moins de 100 m de toute marque de signalisation de filet ou engin de pêche.
Sauf dérogation, toute plongée est interdite sur les sites palafittiques (cf. art 3.8. al 2)